À partir du 1er juin 2016, nous aurons le moyen de nous protéger du démarchage téléphonique.
La presse a largement relayé la nouvelle il y a quelques semaines.
En ce qui me concerne, il ne se passe pas une journée sans que je reçoive au minimum un appel me proposant un service, ou m’invitant à rappeler un numéro surtaxé …
À partir du 1er juin, nous ne devrions donc plus être importunés, enfin en théorie…
Un petit rappel du fonctionnement.
À partir du 1er juin, il vous suffit de vous inscrire sur le site internet d’Opposetel afin d’enregistrer votre numéro de téléphone pour qu’il soit exclu des listes de prospection. (le site internet bloctel.gouv.fr n’est pas encore actif au moment de la rédaction de cet article)
Cette inscription sera effective 30 jours après avoir enregistré votre numéro.
Sur le papier, cela semble être une bonne idée pour le consommateur que nous sommes.
Maintenant, regardons l’impact pour le professionnel du télémarketing.
Toute société souhaitant lancer une campagne de télémarketing devra soumettre son fichier de prospection à Opposetel afin qu’il puisse être contrôlé. Le fichier de prospection sera alors épuré des numéros de téléphone inscrit sur la liste Opposetel et restitué à la société de télémarketing.
Sans entrer dans les détails, plusieurs abonnements seront proposés par Opposetel afin de traiter les fichiers (il y aura donc un coût pour la société de téléprospection).
Ce dispositif sera-t-il efficace ?
L’avenir le dira, mais je vous avoue personnellement avoir quelques interrogations.
Un dispositif de ce type existait précédemment (Pacitel) et n’a jamais démontré son efficacité.
Certains professionnels sont exclus de cette obligation tels que les associations caritatives ou humanitaires, la presse et les instituts de sondage.
Je comprends bien la raison sous-jacente à l’exclusion des associations caritatives ou humanitaires, mais dans l’absolu, si je ne souhaite plus faire l’objet de démarchage téléphonique, je ne vois pas pourquoi il y aurait des exceptions.
Cela est d’autant plus vrai pour les instituts de sondage qui polluent régulièrement nos répondeurs…
Il est à noter qu’Opposetel ne concerne pas la prospection B2B (c’est-à-dire de professionnels à professionnels).
Que risque le professionnel qui ne respecterait pas la règle ?
Une amende pouvant aller jusqu’à 75 000 €
« Pouvant aller », signifie qu’il s’agit d’un montant maximum et que par conséquent l’amende peut-être plus faible.
Pour que la plainte soit enregistrée, il est de la responsabilité du plaignant c’est-à-dire vous ou moi, de démontrer que vous faites l’objet d’appels non désirés alors que vous avez déclaré votre numéro sur la liste Opposetel.
C’est-à-dire qu’il vous faudra dans la réalité fournir des preuves concrètes (relevé téléphonique …).
Combien de personnes le feront réellement ?
Quelle est la règle de calcul utilisé pour le montant de l’amende ?
Finalement, cela sera-t-il réellement dissuasif pour une entreprise de télémarketing, sachant qu’elle doit en plus s’acquitter d’un abonnement à Opposetel pour épurer les fichiers.
Autre interrogation, les sociétés de télé prospection sont souvent délocalisées, dans des pays tels que le Maroc, l’Inde, la Bulgarie, la Roumanie…
Autant vous dire que des sociétés basées à l’étranger ne risquent pas grand-chose.
L’objectif n’est pas de critiquer l’initiative mise en place afin d’aider le consommateur à ne plus être harcelé au téléphone, mais de donner une vision moins « bisounours » de ce dispositif dont je salue tout de même l’initiative.
Je vous renvoie vers un article intéressant du site e-marketing.fr qui donne des détails sur ce sujet.
Numériquement votre !
Chris @blognumerique
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